Infections sexuellement transmissibles, que faut-il savoir?
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Tous les jours, plus d'un million de personnes contractent une IST, bien que la majorité des infections soient largement évitables... Les IST concernent toute personne sexuellement active, quel que soit son sexe, profession, milieu social, pays d'origine, ou orientation sexuelle.
Dans les années 1980, les nombreuses campagnes de prévention ont permis de faire chuter la plupart des infections sexuellement transmissibles en Europe: tandis qu'en 1998, les nouveaux cas de VIH étaient autour de 5,8 millions dans le monde, dix ans plus tard, ils avaient déjà diminué de moitié.
Cependant, depuis le début des années 2000, on observe non seulement une recrudescence des IST, mais la réapparition de certaines qui avaient disparu d'Europe! Comment expliquer cela? Le port du préservatif est devenu de moins en moins systématique. Selon une étude HEYME de 2019, 56% des étudiants entre 16 et 28 ans ne se protègent pas systématiquement lors de rapports sexuels.
D'où le besoin de sensibiliser aux risques bien réels des IST, pousser au port systématique du préservatif, et normaliser le dépistage.
Qu'est-ce qu'une IST?
Définition d'une IST
Auparavant désignées comme MST ou maladies vénériennes, les IST (Infections Sexuellement Transmissibles) sont des maladies infectieuses transmises d'une personne à une autre lors d'un rapport sexuel sans protection, (c'est-à-dire préservatif ou digue dentaire). Actuellement, on connaît trente virus, bactéries et parasites différents qui sont transmis par contact sexuel. Elles représentent un problème de santé publique majeur dans le monde entier.
Comment contracte-t-on une IST?
Un contact sexuel non protégé est à l'origine de la plupart des IST. Quels sont les contacts à risque? Pénétration vaginale et anale, sexe oral, cunnilingus, fellation et anulingus, ou encore le contact entre les mains et les parties génitales.
Un baiser: l'hépatite B et l'herpès génital peuvent se transmettre par la salive.
Le sang: transmission par une seringue infectée, du matériel contaminé lors de la réalisation d'un tatouage, etc.
Le partage de matériel pour sniffer peut transmettre le VIH/SIDA, l'hépatite B et C et la syphilis.
Transmission de certaines infections de la mère à l'enfant pendant la grossesse, l'accouchement ou par le lait maternel.
Transmission via certains liquides comme le sperme, les sécrétions vaginales, la salive, l'urine, ou encore les selles.
Voici un tableau complet réalisé par des professionnels de la santé sur les modes de contamination de chaque IST. Il recense tous les types de contamination possibles, sexuels ou autres (baiser, mère/enfant, seringue, etc), mais aussi les liquides à risque. Au contraire, il n'est pas possible de propager une IST par le toucher, une étreinte ou encore un éternuement!
Liste des IST: les infections sexuellement transmissibles curables
Syphilis
La syphilis est due à la bactérie Treponema Pallidum.
Chiffres
De nos jours, la syphilis gagne du terrain dans le monde entier: entre 2014 et 2015, les nouveaux cas ont augmenté de plus de 17% aux États-Unis.
Symptômes
La syphilis cause des lésions sur le corps, les parties génitales, les orifices, comme l'anus et la bouche, de la fatigue, des éruptions cutanées, de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, et une perte d'appétit.
Transmission
Elle se transmet sexuellement par la pénétration, le sexe oral, le contact mains/parties génitales, le sperme, les sécrétions vaginales, le sang, et enfin, de la mère à l'enfant.
Conséquences
Si elle n'est pas prise en charge, la syphilis peut causer des dommages aux organes, comme les yeux, les os, le foie, les reins et le cerveau, entraînant des changements de personnalité, des problèmes de cognition et de mémoire.
Traitement
Une unique dose de pénicilline.
Dépistage
Par un examen clinique avec prise de sang ou prélèvements locaux.
Gonorrhée
L'infection est due au gonocoque, la bactérie Neisseria Gonorrhoeae.
Chiffres
La gonorrhée est en forte augmentation depuis 1998, particulièrement chez les jeunes. En effet, entre 2017 et 2019 les cas ont augmenté de 21% en France.
Symptômes
La gonorrhée entraine une infection des muqueuses autour des parties génitales, pénis, vagin, col de l'utérus, urètre et rectum, mais aussi autour de la gorge et des yeux, provoquant des sécrétions jaunes ou vertes, des douleurs pendant la miction et des saignements entre les règles.
Transmission
Cette maladie se transmet par des relations sexuelles orales, anales, vaginales, des contacts entre les muqueuses, mais aussi entre les mains et les parties génitales, et enfin, entre la mère et l'enfant.
Conséquences
70% des femmes infectées ne ressentent aucun symptôme, d'où le nombre de complications importantes lorsque les personnes infectées ne reçoivent pas de traitement: stérilité, prostatite, méningite, douleurs pelviennes chroniques, fragilisation des muqueuses, augmentation du risque de contamination par le VIH, etc.
Traitement
Bien que de plus en plus de personnes montrent une résistance au traitement, une seule injection d'antibiotique est généralement efficace.
Dépistage
Une analyse d'urine ou prélèvement d'échantillons dans les zones infectées.
Chlamydiose
On désigne par chlamydiose toutes les infections dues à l'agent Chlamydia, dont la bactérie Chlamydia Trachomatis.
Chiffres
En 2016, 267’097 personnes ont été diagnostiquées pour une infection à Chlamydia.
Symptômes
La moitié des cas sont asymptomatiques, mais des symptômes peuvent apparaître d'une à trois semaines après l'infection: pertes vaginales anormales, écoulement clair par le vagin, le pénis et l'anus, rougeurs sur les muqueuses (gorge, vagin, méat urinaire, anus), brûlure pendant la miction.
Transmission
Pendant des préliminaires et des rapports sexuels non protégés, pénétration, sexe oral, caresses mains/sexe, sperme et sécrétions. Les infections peuvent se transmettre de la mère à l'enfant.
Conséquences
De graves infections génitales, stérilité, grossesses extra-utérines, atteinte à la santé des nouveaux-nés. Chez les hommes, épididymite et prostatite.
Traitement
Les infections les plus faibles sont traitables avec des antibiotiques, l’azithromycine et la doxycycline, et parfois avec la chirurgie en cas de complications.
Dépistage
Prélèvement local ou analyse d'urine.
Trichomonase
C'est une infection sexuellement transmissible causée par un parasite, le trichomonas vaginalis. Chez la femme, elle est à l'origine de la vaginite, chez l'homme, de l'urétrite.
Chiffres
D'après l'OMS, il y aurait 143 millions de nouveaux cas chaque année.
Symptômes
Chez la femme, la trichomonase se caractérise par des pertes vaginales anormales, abondantes, verdâtres, malodorantes, des brûlures et démangeaisons à la vulve, ainsi que pendant la miction. Chez l'homme, des pertes, rougeurs et douleurs sur le méat urinaire et le gland.
Transmission
Des rapports sexuels sans préservatif. De plus, le partage de gants de toilettes, serviettes et sous-vêtements peut aussi être source de contamination car le germe peut survivre sur des objets humides pendant plusieurs heures.
Conséquences
Les complications sont rares, mais on peut compter des douleurs abdominales et des saignements pour la femme, et parfois des prostatites chez l'homme.
Traitement
Prise d'antibiotiques.
Dépistage
Examen gynécologique et prélèvement dans le vagin pour la femme, et test d'urine pour l'homme.
Ceci n'est pas une liste exhaustive, il existe d'autres IST à connaître: dont la vaginose, la gardnerella vaginalis, les morpions, les mycoplasmes, l'urétrite.
Les infections sexuellement transmissibles incurables
Infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH)
Ce virus s'attaque aux cellules du système immunitaire qui protègent le corps contre les maladies et infections.
Chiffres
Selon ONUSIDA, presque 38 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2020.
Symptômes
Au début de l'infection, une personne ne présente pas forcément de symptômes, mais peut continuer à transmettre le virus. Après un mois de contamination peuvent apparaître de la fièvre, des ganglions, des pharyngites, des plaques rouges sur le corps, des douleurs, de la diarrhée. Pour les stades plus avancés, on observe une perte de poids, des infections sur la peau, des ulcérations sur la bouche et les organes génitaux.
Transmission
Pendant un rapport sexuel: tout type de pénétration, sexe oral, sécrétions vaginales et sperme. La contamination peut se faire par le sang, un échange de seringue, entre la mère et l'enfant.
Conséquences
Une personne séropositive le reste à vie, même avec un traitement. Elle a aussi bien plus de chances de développer des maladies opportunistes, comme le cancer, la pneumonie, la tuberculose. Un traitement peut aider à stopper le développement du VIH, sinon, la personne infectée (soit séropositive) peut développer le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) environ 10 ans plus tard.
Traitement
Des traitements antirétroviraux combinés. Actuellement, 23.3 millions de personnes dans le monde sont sous traitement anti-VIH.
Dépistage
Une analyse de sang permet de déceler une contamination au VIH, mais il faut tenir compte du délai de séroconversion, car il n'est pas détectable avant trois semaines après la contamination.
Infection aux papillomavirus humain (PVH)
Les papillomavirus appartiennent à une famille de virus qui infectent la peau et les muqueuses. Il en existe plus de 200 types, certains provoquant des condylomes (verrues génitales ou anales), d'autres des cancers.
Chiffres
Près de 80% des personnes sont infectées à un moment donné de leur vie. Dans la plupart des cas, l'immunité naturelle fait disparaître le virus.
Symptômes
Souvent asymptomatiques, les papillomavirus peuvent se manifester à partir d'un mois et jusqu'à plusieurs années après la contamination. Les symptômes sont démangeaisons, saignements, petites verrues (condylomes) sur les parties génitales et l'anus.
Transmission
Par un contact direct de peau à peau, n'incluant pas forcément un rapport sexuel avec pénétration. Parfois, le sexe oral suffit, et de manière indirecte avec l'utilisation d'objets contaminés, ou de la mère à l'enfant pendant l'accouchement.
Conséquences
La plupart des cancers du col de l'utérus et de l'anus sont dus à une infection aux PVH.
Traitement
Il y a plusieurs vaccins à faire en prévention, avant et après 15 ans. Sinon, les papillomavirus se soignent avec un traitement local sur les lésions, adapté selon les cas, allant de l'application de crèmes, la cryothérapie, ou par ablation chirurgicale.
Dépistage
Même avec le vaccin, une personne n'est pas protégée contre tous les papillomavirus, donc le dépistage devrait être systématique après 25 ans. Il se fait par un frottis du col de l'utérus pour les femmes, et un examen médical pour les hommes.
Hépatite B
C'est une maladie virale du foie.
Chiffres
Tous les ans en France, 2500 personnes sont infectées.
Symptômes
Généralement asymptomatique, l'hépatite B entraine fatigue, douleurs musculaires, fièvre, maux de tête, nausées, diarrhée, urine foncée, teint jaune. Ces symptômes apparaissent 2 à 8 semaines après la contamination.
Transmission
Par voie sexuelle, contact avec du sang infecté ou transmission materno-fœtale.
Conséquences
Sans traitement, il y a un risque de cirrhose et de cancer du foie, ainsi qu'une possibilité de développer l'hépatite D.
Traitement
En prévention, il existe un vaccin qui protège toute la vie. Il est possible de guérir sans traitement, mais les personnes contaminées restent généralement porteuses de l'hépatite B à vie.
Dépistage
Prise de sang.
Herpès génital
Infection virale chronique qui touche la zone génitale, le plancher pelvien et la zone anale, causée par l'Herpes Virus Hominis HSV-2.
Chiffres
Selon l'OMS, 491 millions de personnes dans le monde de 15 ans à 49 ans sont infectées par le HSV-2.
Symptômes
Peu de symptômes à part des lésions vésiculaires ou ulcéreuses douloureuses au niveau génital ou anal, accompagnées de fièvre.
Transmission
Principalement durant un rapport sexuel, un contact avec les parties génitales, la peau, des plaies ou des sécrétions.
Conséquences
Le plus grand risque reste pour les nouveau-nés en contact avec une mère infectée. L'herpès génital augmente le risque de contracter le VIH.
Traitement
Aucun traitement définitif n'existe.
Dépistage
Prise de sang.
Comment prévenir les IST?
Utilisation systématique d'un préservatif masculin ou féminin (pas les deux à la fois!) pour un rapport sexuel vaginal et anal, particulièrement avec un nouveau partenaire. Petit rappel: le préservatif est le seul moyen de contraception qui protège contre les IST. Voici notre guide pour utiliser la capote de manière la plus efficace possible.
Pour le sexe oral, un carré de latex (ou digue buccale) doit être placée sur la vulve ou l'anus, car le préservatif protège seulement les personnes à vulve pendant la pénétration, et non durant tout acte sexuel.
Se renseigner sur les vaccins en guise de prévention pour certaines IST, comme les papillomavirus et l'hépatite B.
Connaître les centres de dépistages autour de chez soi, et organiser des dépistages réguliers, particulièrement après un changement de partenaire.
Que faire si le dépistage trouve une maladie?
Tout d'abord, il faut absolument informer toute personne avec qui vous avez eu des contacts sexuels. Plus le traitement est pris rapidement, moins il y aura de complications.
Consultez un médecin pour comprendre quelles options s'offrent à vous.
Suivre le traitement prescrit jusqu’au bout pour limiter au maximum les conséquences de l'IST.
Changez votre comportement lors de rapports sexuels: savez-vous quel comportement est à risque, et comment minimiser les chances de contracter une IST?
Enfin, même après un traitement, une réinfection est tout à fait possible. Ainsi, il faut s'assurer que le.a.s partenaire.s respectent bien les arrangements en vigueur (exclusivité, port du préservatif si relations externes au couple, etc.) pour éviter une nouvelle contagion.
La communication, c'est la base! Comme toujours ♥︎
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