L’amour avec un robot?
Photo by Barrington Ratliff on Unsplash
L’industrie du sexe, globalement, c’est 50 milliards d’euros par an. Là-dedans, on inclut la production de contenu pornographique, les clubs coquins, boutiques pour adultes, sex-toys, etc.
On estime que ce marché va tripler d’ici 2026; autant dire qu’avec de plus en plus de contenu porno, une technologie toujours plus poussée (intelligence artificielle, réalité virtuelle), de paire avec un accès grandissant des masses à ces technologies, en 2020, nous n’en sommes qu’aux premiers pas de la SexTech!
Mais c’est quoi la SexTech? Eh bien le terme s’applique à de nombreux produits et services facilités par la technologie. Il peut s’agir d’applications de rencontres coquines, tout comme de sex-toys télécommandés, de sites à visée éducative, de robots doués d’intelligence artificielle, ou encore de porno en réalité virtuelle.
Qu’on y adhère ou non, les chiffres sont là, et ils sont indisputables. Près de 30 milliards d’euros annuellement (sur les 50 milliards) sont attribués à la SexTech, et ce secteur gagne 30% de chiffre d’affaires chaque année.
Faire l’amour avec une machine?
Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté j’ai du mal à concevoir le sexe avec un robot humanoïde. Je fais partie de la génération des millennials, de ceux qui ont grandi avec les films IRobot, Total Recall, Terminator (oui forcément, ça donne moins envie…).
Je garde en tête les polémiques sur les avancements technologiques de l’intelligence artificielle et des questions éthiques qu’elle entraîne. Donc je suis peut-être un peu biaisée, certes.
Au delà des questions existentielles soulevées par la technologie, il y a l’aspect physique faussement humain qui dérange. Des visages et des corps dénués d’âme, dénués de désirs et de sentiments de réciprocité.
Les sex-dolls apparaissent également dans les ‘maisons-closes’ et présentent un nouveau modèle d’industrialisation du sexe. À ce stade, on parle d’une plus grande sécurité pour les clients, et un danger inexistant pour les prestataires des services qui, qu’on sache, n’ont pas de conscience.
Mais sans aller aussi loin dans la représentation humaine de ces machines-à-plaisir, on réalise que nous sommes déjà dans une ère où les interactions homme-machine se passent aussi dans nos chambres à coucher!
C’est peut-être le mot “amour” qui dérange plus dans ce contexte. Alors concentrons-nous uniquement sur le plaisir sexuel personnel pour les motifs de cet article, et laissons de côté le plan affectif!
Découvrez l’Autoblow AI
C’est quoi ça? Une machine-à-pipe intelligente, tout simplement! Enfin, quand on dit ‘tout simplement’, il s’agit en fait d’un appareil ressemblant à une Fleshlight doté d’un programme d’intelligence artificielle (donc ça dépasse mes capacités en DIY).
Le programme de l’Autoblow AI aurait donc appris, par le biais de volontaires humains chargés de visionner 1000 heures de vidéos pornos, les techniques de fellations variées disponibles sur le web, et propulse ensuite ces mouvements dans la machine.
À ma connaissance, il n’y a pas de d’interaction entre les réactions ressenties lors de l’usage, et la capacité de l’Autoblow AI à s’y adapter. L’apprentissage de l'algorithme s’arrête donc à la sortie du laboratoire, et ne s’étend pas à son utilisation (quotidienne).
On se retrouve tout de même avec 10 techniques de ‘suçage’, et 10 degrés d’intensité pour chacune. Si on recherche la surprise en ‘mains-libre’, le mode ‘Full AI Experience’ alterne les 90 options possibles, donc pas besoin d’avoir le doigt sur la manette tout le long!
Le site propose un set VR en vente avec l’AutoBlow Ai, mais aucune mention de l’adaptation entre les modes de l’appareil, et ce qu’il se passe dans le film regardé…
Vous l’avez testé? Contactez-nous, on veut les détails!
Autoblow AI
Lioness, vous connaissez?
Du côté des femmes, on a tendance à penser que les avancées technologiques, médicales et sexuelles sont bien moins importantes que pour les hommes. Ce n’est pas entièrement faux, mais par contre, quand on avance, on fait des pas de géants qui rétrécissent sacrément les écarts de genre.
Lioness est un vibromasseur intelligent. Il enregistre les contractions vaginales lors de son utilisation et permet de conserver un journal d’orgasme - si on peut appeler ça comme ça - qui fait état de notre condition physique et émotionnel afin de mieux comprendre notre plaisir.
Dans un monde où l’orgasme féminin est si mal compris, les créatrices de Lioness ont très bien saisi les réactions physiologiques qui prouvent que l’orgasme féminin n’est pas un mythe!
On nous explique cependant que bon nombre de femmes qui n’ont jamais ressenti un orgasme, non seulement ne savent pas à quoi s’attendre, mais ne savent pas non plus quand est-ce qu’elles s’en approchent. Bien évidemment ça complique l’aboutissement du plaisir dans la mesure où on ne sait pas quoi continuer, arrêter, ralentir, accélérer pour y parvenir. Se servir de Lioness peut donc être intéressant pour mieux se comprendre.
Quant au vibromasseur en lui-même, apparemment, il est efficace même sans la ‘smart-technology’! Des femmes qui n’avaient jamais eu d’orgasme vaginal sont maintenant capable de guider leur partenaire jusqu’à ce stade.
Somme toute ‘savoir, c’est pouvoir’!
Lioness Vibromasseur + appli
Savoir quand introduire la technologie dans son lit!
En fin de compte, nous sommes pour la plupart des êtres avec des désirs charnels. Que ceux-ci soient ou non intrinsèquement liés à l’affecte réside entre les mains de chacun.e. On a pas tout le temps envie de jouer à deux ou plus, parfois, on veut jouer tout.e seul.e. Quoi qu’il en soit, il est intéressant de noter que les outils SexTech pour les femmes sont des outils qui permettent de plus grandes connaissances de nos corps, de comment ils réagissent, et dans quelles conditions.
Après tout, plus nous nous connaissons et sommes capables d’exprimer nos désirs, plus la parité sexuelle sera à notre portée. ♥
À quand les sex-toys qui nous feront, par leur intelligence artificielle, découvrir de nouveaux horizons orgasmiques et s’adapteront à nos envies du moment?
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