Les différences de libidos pendant le confinement
Il y a quelques semaines nous parlions à François Renaud des nouveaux couples ayant pris la décision de se confiner ensemble et il nous parlait des choses à prendre en compte. Nous reprenons un autre sujet avec lui aujourd’hui qui est les différences de libidos au sein du couple lors du confinement!
C’est un sujet que nous avions déjà abordé avec Sophie Green ici, et comme le sujet revient assez souvent dans les couples, nous sommes allés voir les différentes approches au Canada.
GCC: Comment gérer la sexualité dans le couple pendant le confinement si les libidos sont décalées?
FR: Probablement de la même façon qu'on le ferait si on n’était pas confinés. Là où c'est le plus difficile sans doute est pour les couples ouverts ou poly-amoureux qui répondent à leurs besoins avec leur partenaire et aussi avec d'autres partenaires à l'extérieur. Maintenant il y a une limite au niveau d'aller voir d'autres partenaires.
Mais pour les couples monogames, c'est assez similaire. Dans tout couple on retrouve un partenaire qui a plus de désir, et un autre qui en a moins. Le fait d'être confiné ne va pas changer cette dynamique. Il peut y avoir encore les mêmes pressions de part et d'autre. Il peut y avoir des refus et des rejets très rapides.
Donc ça va peut-être mettre en lumière de façon plus évidente certains problèmes de couple. Mais la différence de désir sexuel, de libido était déjà probablement ressentie et évidente. De part le fait qu'on avait d'autres activités sociales qui diminuaient peut-être cette pression-là. Ça diminuait peut-être aussi l'envie parce qu'on répondait à d'autres besoins. Maintenant, on est confinés à la maison et on ne répond plus à ces besoins sociaux, amicaux, professionnels.
Finalement on se retrouve à avoir à répondre aux besoins affectifs et sexuels et cela pourrait exacerber la différence de désir. Peut-être que la personne qui avait moins de désir va en ressentir davantage parce que justement, cette personne répond moins à d'autres besoins et se retournera donc plus vers son/sa partenaire.
Je dirais que c'est assez similaire. Il faut vraiment respecter les limites de chacun. Puis quand on a une différence de désir il est important d'avoir l'espace autant pour exprimer son désir vers l'autre, mais aussi accepter, et avoir la place pour exprimer le non-désir.
Donc si quelqu'un fait une avance, il faut aussi pouvoir avoir la place de dire que ça n'intéresse pas, de s'exprimer poliment, respectueusement, tout en ayant une ouverture sur la possibilité que le désir puisse apparaitre avec un jeu de séduction et de flirt, etc.
Mais il est important d'avoir l'espace pour dire non si ça ne vous dit pas. De parler si vous êtes stressé.e. Peut-être qu'effectivement la situation du confinement va d'avantage créer un décalage ou une personne voudra se servir de la sexualité pour gérer son stress tandis que l'autre au contraire va se retrouver devant une baisse de libido parce que la situation stressante ne permet pas la stimulation du désir sexuel.
À travers les âges, la sexualité est restée plus ou moins associée au fruit défendu, chargée de tabou et d'émotions négatives, rendant l'expression unique de notre sexualité indicible.